18 novembre, Fête
de l’indépendance du Maroc
Jour de fête, jour chômé, le 18 novembre célèbre le passage d’un Maroc sous
protectorat à un Maroc « moderne ». Mais pourquoi cette date ? Retour
sur le passé.
Le 18 novembre est un jour férié au Maroc. Et, une
fois n’est pas coutume, il ne s’agit pas d’une fête religieuse. Ni du jour de
Fête Nationale qui a lieu lui le 30 juillet et célèbre la Fête du Trône. Le 18
novembre est une fête politique. Et comme son nom l’indique, en français comme
en arabe (Aïd el Istiqlal), c’est la fête de l’indépendance. Les Marocains
commémorent la fin du Protectorat français et l’entrée dans le Maroc
« moderne ».
Indépendance accordée, indépendance
signée
Mais pourquoi donc la date du 18 novembre 1955
célèbre-t-elle une indépendance qui n’est réelle qu’à dater du 2 mars 1956?
En fait, pour 2 raisons majeures. Tout d’abord parce
que cette date coïncide avec la célébration de la fête du trône sous le
règne de Mohammed V, sur l’esplanade de la tour Hassan à Rabat et ce, quelques
jours après son retour de l’exil, le 10 novembre de la même année. La
symbolique est forte !Ensuite parce que célébrer la fête d’indépendance le
2 mars aurait pu être interprété comme
une célébration d’un parti politique au détriment de la royauté
alaouite. Car le parti Istiqlal qui joua un rôle prépondérant dans l’accès à
l’indépendance, était déjà un peu trop sous les feux de la rampe au goût du
monarque.
L’avenir confirma ce choix judicieux. Il aurait en
effet été impossible sous le règne de Hassan II, compte tenu de la personnalité
de celui-ci, de confondre fête de l’indépendance et fête du trône. Or la fête
du Trône sous Hassan II se célébrait le 3 mars… et ceux qui ont connu l’ère
Hassan II se rappellent ces interminables célébrations de la fête du trône qui
duraient pratiquement tout le mois, à la Gloire de Sa Majesté, Dieu Le protège.
Quant à la politique de Hassan II, reste à savoir si elle exprimait réellement
la construction d’un Maroc moderne, libre et démocratique, tel que son père
Mohammed V l’avait envisagé. Quelle place aurait-on pu trouver un 2 mars à la
fête célébrant le Maroc Moderne dans ce contexte ?
C’est donc le 18 novembre que les Marocains peuvent
bénéficier d’un jour de repos au titre d’une indépendance ardemment souhaitée
et qui fut, tout compte fait, plutôt bien gérée de part et d’autre. Ce qui
explique que, contrairement à d’autres anciennes colonies ou protectorats,
la France entretienne avec le Maroc des relations, faites de hauts et de bas
diplomatiques, certes, mais néanmoins relativement saines.
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